[VALIDE] Reda
Publié : sam. mai 02, 2009 4:54 pm
[HRP]
Bonjour à tous !
Je voulais juste prévenir que mon BG étant trèèèèès long, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop. Je l'ai scindé en deux chapitres. Bonne lecture et bon courage
[/HRP]
Chapitre 1 : L'enfance.
Dans la petite île de la chaîne, se trouvait un village, seul et unique : Catena. Rien d’extraordinaire dans cette île minuscule du sud de la mer égée. Les hommes étaient pêcheurs pour la plupart et les femmes s’occupaient de la terre avec les enfants qui n’accompagnaient pas les marins. Un seul détail différenciait Catena de ses voisines, ses habitants bien que directement liés comme la plupart des insulaires à Poséidon partageaient ce culte avec celui d’Athéna. Les mythes étaient légions sur la raison de cette particularité locale cependant qui saurait différencier les histoires des légendes et ces dernières de la réalité. Une seule chose était sur, les femmes s’occupaient des oliviers depuis bien avant que l’on puisse s’en souvenir.
Reda naquit sur cette île. Dernier d’une famille de sept enfants, il était assez fébrile de constitution. Et comme le découvrirent bien vite ses parents, il n’était en rien bâtit pour la pêche. Clivus, son père fit contre mauvaise fortune bon cœur, sachant que le droit d’aînesse ne s’appliquerait jamais au 7ème de ses enfants, il demanda à sa femme, Clementia, de le former aux cultures terriennes, ainsi il pourrait aider ses frères dans l’administration de leur domaine. Certes pas le plus grand de l’île mais non le moindre !
Les années passèrent simplement et sagement. Des évènements divers ponctuèrent les 12 années que Reda vécut là bas. L’un de ses frères de 3 ans son aîné s’abîma en mer lors d’une tempête et fut pleuré par les siens. L’aîné tomba malade gravement mais, fort comme un taureau, rien ne pouvait l’abattre aussi se rétablit il en quelques semaines. Ces années étaient chaudes et douces, pleines de soleil, un havre que rien ne préparait au désastre.
C’est la troisième nuit après le douzième anniversaire de Reda qu’ils débarquèrent. Une nuit où le croissant de Diane n’avait pas éclairé assez le royaume de Poséidon pour alerter les villageois de la présence des bateaux. Ils profitèrent de la douceur de la pente que constituait la plage de l’île pour pousser sans bruits leurs embarcations sur la grève. Telles de funestes ombres, ils avancèrent dans le village et soudain tout ne fut que panique. Sollicitus, un vieillard sans domicile que l’île avait adopté comme sa part de misère, avait donné l’alarme. Il fut le premier à mourir. Les hommes, couverts de cuir et d’acier assaillirent le village, brûlèrent les maisons et pillèrent les échoppes de la grand’place.
Les échos des lames de métal contre les fourches des paysans et les cris des morts, réveillèrent la famille. Clivus les rassembla et leur donna à chacun une tâche. La sœur aînée et la mère de Reda iraient avec les enfants de ses frères et lui dans la remise, cachés derrière un faux mur, personne ne devrait les y trouver. Ses frères et son père eux défendraient leur demeure au péril de leurs vies. Immédiatement les adultes, qui connaissaient bien les risques des pillages, s’organisèrent et il ne resta plus que les hommes dans la salle principale de la maison.
« Reda, écoute moi bien. » Le ton de son père ne laissait pas de place pour le doute sur la situation « Ce soir nous allons risquer nos vies, tu es trop jeune pour nous accompagner mais le courage n’est pas une question d’âge. Aujourd’hui tu devras protéger ta mère et la famille. Je te fais confiance Reda. » Ceci dit, il mit dans le petite main enfantine une chaîne lestée avec un poids. Un sourire sur le visage il ajouta « J’ai vu comme tu étais agile à la chasse aux oiseaux avec une chaîne, j’avais hésité à te la donner à ton anniversaire mais ce soir utilises la pour vous défendre. Va rejoindre ta mère maintenant, file. »
Reda se dirigeait vers la pièce du fond lorsque la porte d’entrée vola en éclat. Son père se ruait déjà vers l’homme qui le dominait d’une bonne tête. Désarmé par la violence et la rapidité de ce qu’il se passait devant ses yeux, le jeune garçon n’arrivait plus à bouger. Son père et ses frères formaient un barrage entre lui et les pilleurs. Sur le coté de la mêlée, l’un des adversaires de sa famille réussi à faire basculer son frère sur le dos. Alors que le pilleur levait la hache qui s’abattrait à coup sûr sur sa tête. Sans réfléchir un instant, parce que la situation l’exigeait, le corps de Reda se mit en mouvement tout seul, desserrant un peu la prise qu’il avait sur la chaîne, il pivota sur lui-même afin de donner l’élan nécessaire au leste qui vint s’écraser une fraction de seconde plus tard dans le front de l’homme armé.
« Reda que fais tu encore là ! » Bien qu’une pointe de fierté perçait dans le ton de son père, l’ordre était sous entendu.
Ramassant sa chaîne lestée, le jeune garçon passa la porte du fond pour rejoindre la réserve à l’arrière de la maison.
Après quelques heures enfermé dans le réduit secret. Les bruits avaient cessés. Clivus par deux fois était venu les rassurer, leur dire qu’ils avaient refoulé les pilleurs dehors. Reda commençait cependant à trouver anormalement long le temps depuis lequel ils n’avaient pas vu son père. Contre l’avis de sa mère, il sortit de la protection toute relative de la réserve. Les couloirs de la maisonnée étaient sombres à cette heure de la nuit. A pas de loup, il s’approcha de la porte qui menait à la salle principale. Un coup de hache avait fendu une partie de la massive planche et Reda s’en servit pour observer l’intérieur de la pièce.
Des corps étaient éparpillés çà et là, les dieux avaient rappelé à eux les âmes des défunts. Les larmes montèrent aux yeux du jeune garçon en voyant un avant bras dépassé de sous les décombres de ce qui avait dû être une armoire. Un poignet de force ceignait ce dernier, ce même bracelet que Clivus portait. Pas un son ne raisonnait, pas un son sauf… la respiration rauque d’une personne blessée. Défiant toute prudence, Reda poussa ce qui restait de la porte pour courir vers le corps de son père. Prenant la main de celui-ci, le contact tiède du corps lui apprit qu’il n’était plus. Alors que les larmes commençaient à couler, la respiration difficile se fit de nouveau entendre. Lentement Reda se retourna, craignant ce qu’il allait découvrir. L’aîné de la famille respirait avec difficulté, à moitié conscient. Le sang maculait à la fois sa tunique et son pantalon mais cela ne semblait pas être le sien. L’homme à la gorge tranchée devant lui ne devait sûrement pas y être étranger.
L’adolescent alla secourir son frère blessé. Se servant du pied cassé de la table, il le lui donna comme canne de fortune.
« - Appuie toi sur moi grand frère. Je t’amène dans la réserve. »
« - Non, il faut… défendre… la maison. »
« - Mais dans ton état tu mourras juste, sans même défendre quoi que se soit ! Où sont les autres ? » Et après une pause « est ce qu’ils sont… »
« - Clétios et les autres ont poursuivis les survivants de ce massacre. Ils veulent venger notre père… »
Un lourd silence tomba entre les deux frères. Chacun méditant sur ses implications. La vie ne serait assurément plus comme avant. Quand ils arrivèrent dans la remise, Clementia et la femme de son frère les attendaient armées de simples bâtons.
« - Par Athéna ! » s’écrièrent elles ensembles. Aussitôt elles aidèrent le blessé à atteindre l’abri de fortune dissimulé aux yeux des intrus. Là, déchirant leurs propres robes elles commencèrent à panser aussi bien que possible les nombreuses plaies qui couvraient le corps meurtri. Le nouveau chef de famille avait déjà perdu connaissance. Un coup puissant se fit entendre dans la bâtisse.
« - Ragnar !!! » Une voix tonitruante raisonnait de façon inquiétante.
En un instant, la famille fut très silencieuse. Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. La cloison à moitié ouverte, on pouvait aisément voir qu’une cache secrète avait été dissimulée.
« - Mère, je ne suis ni le plus fort ni l’aîné de vos fils mais père m’a demandé de vous protéger. Je vous promets que vous ne mourrez pas ce soir ! » D’un bond Reda sorti du réduit. Poussant la cloison pour la fermer et plaçant devant une caisse pour mieux la dissimuler. De l’intérieur sa mère pouvait certainement le voir au travers des trous d’aération discrets.
« - Reda mon enfant ne fais pas d’idiotie ! Reviens ici nous pouvons encore nous cacher ! »
« - Mère vous m’avez appris que lorsque l’on cherche quelque chose de précis, on oublie de regarder l’ensemble. S’il me cherche il ne vous trouvera pas ! Je me cacherai dans les oliviers. »
A peine avait il fait quelques pas dans le couloir que Reda vit la silhouette de l’homme. Il était beaucoup plus grand que les habitants de Catena. La barbe fournie et emmêlée, du sang coulant de sa tempe gauche et le regard furieux. L’homme posa sur Reda un regard plein d’un certain intérêt :
« - Resterait il des moucherons à écraser par ici ? » aussitôt avait il prononcé ces mots qu’il s’élança en faisant tournoyer une énorme masse. Reda eut tout juste le temps d’esquiver le premier coup. La fuite était alors sa seule chance. Après une volte-face maladroite il commença à courir. Le courage le quittant peu à peu à mesure que la réalité de sa mort prochaine s’insinuait dans son esprit.
Le second coup vînt si rapidement que le jeune garçon ne réalisa pas avant de sentir le sol contre son visage qu’il avait été touché. Alors qu’il courrait dans le couloir, le fou furieux avait réarmé son bras et frapper d’estoc. La masse, au moins aussi grande que l’adolescent, l’avait percuté et entraîné dans son mouvement. Emporté par une telle force, il avait traversé la petite porte de la remise et rouler sur le sol. De petits points lumineux dansaient devant ses yeux. Dans les petits trous d’aération il voyait les yeux de sa famille s’affoler en le voyant ainsi.
« - Alors tu es déjà cassé ? Un jouet des moins résistants ! » Le sarcasme piqua au vif Reda malgré son état. Que pouvait il bien espérer faire a son age contre un adulte ? Rien… Rien…
Rien d’autre que donner sa vie pour sauver les siens. Il ne pouvait pas retenir les larmes qui coulaient de ses yeux de douleur et de peur mais quitte à mourir, il les protègerait. Fixant les yeux affolés derrière la fausse cloison, il se força à sourire puis, difficilement et le souffle court après le choc, il tenta de se relever. Une main lui agrippa les cheveux. Le soulevant comme un fétu de paille, l’homme approcha son visage du sien.
« - tu vis encore ? » ironisa le colosse.
Du coin de la bouche, Reda sentait du sang couler sur son menton. Il prit une inspiration, bloqua son souffle et cracha une gerbe de sang sur le visage qui lui faisait face. Alors que le sang coulait lentement, un sourire naquit sur le visage de l’homme.
« - Ainsi tu tiens tant que ça à me provoquer ? » L’homme sembla réfléchir un instant. « Ta punition pour cela sera exemplaire ! »
Il projeta Reda à travers la pièce. Celui-ci s’écrasa contre le mur à coté de l’encadrement de la porte.
« - Non je ne te tuerai pas, désormais tu es mon esclave. » la malveillance sourdait de chaque mot qu’il prononçait. « Tu vivras assez longtemps pour me défier une nouvelle fois microbe, de toi dépendra l’issu de ce défi. Tu représentes un vrai défi. Faire de toi un guerrier capable de m’affronter alors que tu ressembles tout au plus à une fillette ! » Et l’homme éclata d’un rire gras et sonore. Reda serra le dernier cadeau de son père contre lui. Le plus discrètement possible il le dissimula dans sa tunique et perdit connaissance sans avoir revu le visage de ceux qu’il aimait.
Bonjour à tous !
Je voulais juste prévenir que mon BG étant trèèèèès long, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop. Je l'ai scindé en deux chapitres. Bonne lecture et bon courage
[/HRP]
Chapitre 1 : L'enfance.
Dans la petite île de la chaîne, se trouvait un village, seul et unique : Catena. Rien d’extraordinaire dans cette île minuscule du sud de la mer égée. Les hommes étaient pêcheurs pour la plupart et les femmes s’occupaient de la terre avec les enfants qui n’accompagnaient pas les marins. Un seul détail différenciait Catena de ses voisines, ses habitants bien que directement liés comme la plupart des insulaires à Poséidon partageaient ce culte avec celui d’Athéna. Les mythes étaient légions sur la raison de cette particularité locale cependant qui saurait différencier les histoires des légendes et ces dernières de la réalité. Une seule chose était sur, les femmes s’occupaient des oliviers depuis bien avant que l’on puisse s’en souvenir.
Reda naquit sur cette île. Dernier d’une famille de sept enfants, il était assez fébrile de constitution. Et comme le découvrirent bien vite ses parents, il n’était en rien bâtit pour la pêche. Clivus, son père fit contre mauvaise fortune bon cœur, sachant que le droit d’aînesse ne s’appliquerait jamais au 7ème de ses enfants, il demanda à sa femme, Clementia, de le former aux cultures terriennes, ainsi il pourrait aider ses frères dans l’administration de leur domaine. Certes pas le plus grand de l’île mais non le moindre !
Les années passèrent simplement et sagement. Des évènements divers ponctuèrent les 12 années que Reda vécut là bas. L’un de ses frères de 3 ans son aîné s’abîma en mer lors d’une tempête et fut pleuré par les siens. L’aîné tomba malade gravement mais, fort comme un taureau, rien ne pouvait l’abattre aussi se rétablit il en quelques semaines. Ces années étaient chaudes et douces, pleines de soleil, un havre que rien ne préparait au désastre.
C’est la troisième nuit après le douzième anniversaire de Reda qu’ils débarquèrent. Une nuit où le croissant de Diane n’avait pas éclairé assez le royaume de Poséidon pour alerter les villageois de la présence des bateaux. Ils profitèrent de la douceur de la pente que constituait la plage de l’île pour pousser sans bruits leurs embarcations sur la grève. Telles de funestes ombres, ils avancèrent dans le village et soudain tout ne fut que panique. Sollicitus, un vieillard sans domicile que l’île avait adopté comme sa part de misère, avait donné l’alarme. Il fut le premier à mourir. Les hommes, couverts de cuir et d’acier assaillirent le village, brûlèrent les maisons et pillèrent les échoppes de la grand’place.
Les échos des lames de métal contre les fourches des paysans et les cris des morts, réveillèrent la famille. Clivus les rassembla et leur donna à chacun une tâche. La sœur aînée et la mère de Reda iraient avec les enfants de ses frères et lui dans la remise, cachés derrière un faux mur, personne ne devrait les y trouver. Ses frères et son père eux défendraient leur demeure au péril de leurs vies. Immédiatement les adultes, qui connaissaient bien les risques des pillages, s’organisèrent et il ne resta plus que les hommes dans la salle principale de la maison.
« Reda, écoute moi bien. » Le ton de son père ne laissait pas de place pour le doute sur la situation « Ce soir nous allons risquer nos vies, tu es trop jeune pour nous accompagner mais le courage n’est pas une question d’âge. Aujourd’hui tu devras protéger ta mère et la famille. Je te fais confiance Reda. » Ceci dit, il mit dans le petite main enfantine une chaîne lestée avec un poids. Un sourire sur le visage il ajouta « J’ai vu comme tu étais agile à la chasse aux oiseaux avec une chaîne, j’avais hésité à te la donner à ton anniversaire mais ce soir utilises la pour vous défendre. Va rejoindre ta mère maintenant, file. »
Reda se dirigeait vers la pièce du fond lorsque la porte d’entrée vola en éclat. Son père se ruait déjà vers l’homme qui le dominait d’une bonne tête. Désarmé par la violence et la rapidité de ce qu’il se passait devant ses yeux, le jeune garçon n’arrivait plus à bouger. Son père et ses frères formaient un barrage entre lui et les pilleurs. Sur le coté de la mêlée, l’un des adversaires de sa famille réussi à faire basculer son frère sur le dos. Alors que le pilleur levait la hache qui s’abattrait à coup sûr sur sa tête. Sans réfléchir un instant, parce que la situation l’exigeait, le corps de Reda se mit en mouvement tout seul, desserrant un peu la prise qu’il avait sur la chaîne, il pivota sur lui-même afin de donner l’élan nécessaire au leste qui vint s’écraser une fraction de seconde plus tard dans le front de l’homme armé.
« Reda que fais tu encore là ! » Bien qu’une pointe de fierté perçait dans le ton de son père, l’ordre était sous entendu.
Ramassant sa chaîne lestée, le jeune garçon passa la porte du fond pour rejoindre la réserve à l’arrière de la maison.
Après quelques heures enfermé dans le réduit secret. Les bruits avaient cessés. Clivus par deux fois était venu les rassurer, leur dire qu’ils avaient refoulé les pilleurs dehors. Reda commençait cependant à trouver anormalement long le temps depuis lequel ils n’avaient pas vu son père. Contre l’avis de sa mère, il sortit de la protection toute relative de la réserve. Les couloirs de la maisonnée étaient sombres à cette heure de la nuit. A pas de loup, il s’approcha de la porte qui menait à la salle principale. Un coup de hache avait fendu une partie de la massive planche et Reda s’en servit pour observer l’intérieur de la pièce.
Des corps étaient éparpillés çà et là, les dieux avaient rappelé à eux les âmes des défunts. Les larmes montèrent aux yeux du jeune garçon en voyant un avant bras dépassé de sous les décombres de ce qui avait dû être une armoire. Un poignet de force ceignait ce dernier, ce même bracelet que Clivus portait. Pas un son ne raisonnait, pas un son sauf… la respiration rauque d’une personne blessée. Défiant toute prudence, Reda poussa ce qui restait de la porte pour courir vers le corps de son père. Prenant la main de celui-ci, le contact tiède du corps lui apprit qu’il n’était plus. Alors que les larmes commençaient à couler, la respiration difficile se fit de nouveau entendre. Lentement Reda se retourna, craignant ce qu’il allait découvrir. L’aîné de la famille respirait avec difficulté, à moitié conscient. Le sang maculait à la fois sa tunique et son pantalon mais cela ne semblait pas être le sien. L’homme à la gorge tranchée devant lui ne devait sûrement pas y être étranger.
L’adolescent alla secourir son frère blessé. Se servant du pied cassé de la table, il le lui donna comme canne de fortune.
« - Appuie toi sur moi grand frère. Je t’amène dans la réserve. »
« - Non, il faut… défendre… la maison. »
« - Mais dans ton état tu mourras juste, sans même défendre quoi que se soit ! Où sont les autres ? » Et après une pause « est ce qu’ils sont… »
« - Clétios et les autres ont poursuivis les survivants de ce massacre. Ils veulent venger notre père… »
Un lourd silence tomba entre les deux frères. Chacun méditant sur ses implications. La vie ne serait assurément plus comme avant. Quand ils arrivèrent dans la remise, Clementia et la femme de son frère les attendaient armées de simples bâtons.
« - Par Athéna ! » s’écrièrent elles ensembles. Aussitôt elles aidèrent le blessé à atteindre l’abri de fortune dissimulé aux yeux des intrus. Là, déchirant leurs propres robes elles commencèrent à panser aussi bien que possible les nombreuses plaies qui couvraient le corps meurtri. Le nouveau chef de famille avait déjà perdu connaissance. Un coup puissant se fit entendre dans la bâtisse.
« - Ragnar !!! » Une voix tonitruante raisonnait de façon inquiétante.
En un instant, la famille fut très silencieuse. Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. La cloison à moitié ouverte, on pouvait aisément voir qu’une cache secrète avait été dissimulée.
« - Mère, je ne suis ni le plus fort ni l’aîné de vos fils mais père m’a demandé de vous protéger. Je vous promets que vous ne mourrez pas ce soir ! » D’un bond Reda sorti du réduit. Poussant la cloison pour la fermer et plaçant devant une caisse pour mieux la dissimuler. De l’intérieur sa mère pouvait certainement le voir au travers des trous d’aération discrets.
« - Reda mon enfant ne fais pas d’idiotie ! Reviens ici nous pouvons encore nous cacher ! »
« - Mère vous m’avez appris que lorsque l’on cherche quelque chose de précis, on oublie de regarder l’ensemble. S’il me cherche il ne vous trouvera pas ! Je me cacherai dans les oliviers. »
A peine avait il fait quelques pas dans le couloir que Reda vit la silhouette de l’homme. Il était beaucoup plus grand que les habitants de Catena. La barbe fournie et emmêlée, du sang coulant de sa tempe gauche et le regard furieux. L’homme posa sur Reda un regard plein d’un certain intérêt :
« - Resterait il des moucherons à écraser par ici ? » aussitôt avait il prononcé ces mots qu’il s’élança en faisant tournoyer une énorme masse. Reda eut tout juste le temps d’esquiver le premier coup. La fuite était alors sa seule chance. Après une volte-face maladroite il commença à courir. Le courage le quittant peu à peu à mesure que la réalité de sa mort prochaine s’insinuait dans son esprit.
Le second coup vînt si rapidement que le jeune garçon ne réalisa pas avant de sentir le sol contre son visage qu’il avait été touché. Alors qu’il courrait dans le couloir, le fou furieux avait réarmé son bras et frapper d’estoc. La masse, au moins aussi grande que l’adolescent, l’avait percuté et entraîné dans son mouvement. Emporté par une telle force, il avait traversé la petite porte de la remise et rouler sur le sol. De petits points lumineux dansaient devant ses yeux. Dans les petits trous d’aération il voyait les yeux de sa famille s’affoler en le voyant ainsi.
« - Alors tu es déjà cassé ? Un jouet des moins résistants ! » Le sarcasme piqua au vif Reda malgré son état. Que pouvait il bien espérer faire a son age contre un adulte ? Rien… Rien…
Rien d’autre que donner sa vie pour sauver les siens. Il ne pouvait pas retenir les larmes qui coulaient de ses yeux de douleur et de peur mais quitte à mourir, il les protègerait. Fixant les yeux affolés derrière la fausse cloison, il se força à sourire puis, difficilement et le souffle court après le choc, il tenta de se relever. Une main lui agrippa les cheveux. Le soulevant comme un fétu de paille, l’homme approcha son visage du sien.
« - tu vis encore ? » ironisa le colosse.
Du coin de la bouche, Reda sentait du sang couler sur son menton. Il prit une inspiration, bloqua son souffle et cracha une gerbe de sang sur le visage qui lui faisait face. Alors que le sang coulait lentement, un sourire naquit sur le visage de l’homme.
« - Ainsi tu tiens tant que ça à me provoquer ? » L’homme sembla réfléchir un instant. « Ta punition pour cela sera exemplaire ! »
Il projeta Reda à travers la pièce. Celui-ci s’écrasa contre le mur à coté de l’encadrement de la porte.
« - Non je ne te tuerai pas, désormais tu es mon esclave. » la malveillance sourdait de chaque mot qu’il prononçait. « Tu vivras assez longtemps pour me défier une nouvelle fois microbe, de toi dépendra l’issu de ce défi. Tu représentes un vrai défi. Faire de toi un guerrier capable de m’affronter alors que tu ressembles tout au plus à une fillette ! » Et l’homme éclata d’un rire gras et sonore. Reda serra le dernier cadeau de son père contre lui. Le plus discrètement possible il le dissimula dans sa tunique et perdit connaissance sans avoir revu le visage de ceux qu’il aimait.