[Validée] BG d'atsumi

Présentation du Roi de l'Olympe et de ses Anges.

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atsumi
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[Validée] BG d'atsumi

Messagepar atsumi » sam. août 19, 2006 5:14 pm

Dans un petit village nommé Kasawi, Nobu est en train de pêcher à bord de son embarcation, au large des côtes japonaises. Il attend avec impatience le moment de rentrer chez lui, c’est pourquoi il ne cesse de scruter l’horizon, en espérant voir faiblir les rayons du soleil. Pourtant il sait que la journée est loin d’être finie, mais il ne cesse de penser que ce soir sa femme l’attendra peut-être sur le seuil de leur maison, pour lui annoncer la nouvelle qu’ils attendent tout deux depuis longtemps. Rien qu’à cette idée l’émotion le submerge, ses yeux s’embuent de larmes. Il plonge alors dans cet océan d’émotions et imagine son épouse piétinant avec impatience devant l’entrée, soulevant un nuage de poussière, et se mordillant la lèvre inférieure, pour réprimer son envie de se précipiter à sa rencontre. Au fur et à mesure que ses pas les rapprochent d’elle, il la voit cligner fébrilement des paupières pour chasser les larmes qui noient ses yeux, et qui franchiront la barrière de ses cils, pour se répandre sur ses joues rendues sinueuses avec le temps. Puis elle se jettera dans ses bras en criant à perdre haleine, d’une voix entrecoupée de sanglots : « ça y est je suis enceinte ! Je suis enceinte ! On va avoir un enfant ! »

Cela fait maintenant des années que Nobu imagine cette scène en espérant que ce jour, sera celui qui verra se réaliser son vœu le plus cher. Il commence à se faire vieux et il faudra quelqu’un pour aider sa femme lorsqu’il ne sera plus là. Quelqu’un pour reprendre le gouvernail et ramener de l’argent à la maison. Quelqu’un pour prendre soin d’elle lorsqu’elle sera au bord du trépas… non il ne peut pas la laisser affronter seule cet océan si imprévisible et dangereux qu’est la vie.


Il aura fallu attendre encore 2 semaines à Nobu pour que son souhait se réalise.
Cela se passa comme il l’avait imaginé à la seule différence que lui aussi se mit à pleurer de joie. Et les neufs mois qui suivirent lui paressèrent interminables mais toute cette attente n’avait plus aucune importance, car elle aboutirait à la naissance de son enfant.
Ainsi chaque fois qu’il voyait le ventre de Sasuko s’arrondir un peu plus, le bonheur de Nobu grandissait en intensité. Et comme vous pouvez l’imaginer, lorsque la grossesse s’approcha de son terme, il rechignait à aller travailler, et se défiler toujours en prétextant que le temps était trop incertain pour se risquer à prendre la mer.

C’est ainsi qu’Atsumi est née, et quoi que pu dire son père ce fut un soulagement pour lui de voir son rêve prendre vie sous ses yeux.

Par la suite sa mère lui a dit que lorsque son père l’a prise dans ses bras, son regard a croisé le sien, et que son père a tout de suite dit avec une voix pleine de larmes : « oui c’est Atsumi, c’est bien elle ». Il lui semblait la connaître depuis toujours, il faut dire que cela faisait près de 10 ans qu’il espérait et rêver cette rencontre.

Ses parents auraient peut-être pu avoir d’autres enfants d’autant que son père aurait aimé avoir un fils ; mais dans la sixième année d’Atsumi, son père est tombé gravement malade.
Le seul palliatif de son malaise était le sommeil, dont il commença à user comme un chat, donc constamment à peu de choses près.

Atsumi ressentait comme une terreur glacée, en songeant à la maladie de son père. Alors un matin, pour chasser ses idées noires, elle allait nager dans l’étang, il était niché dans un petit bois de pins, vers l’intérieur des terres. Les enfants du village s’y rendaient quand le temps le permettait. Vers midi, elle décida de rentrer à la maison pour manger et tenir compagnie à son père.
Une fois à ses côtés, elle eut l’impression que l’état de son père s’était aggravé durant la matinée. Mais peut-être avait-elle seulement réussi à oublier à quel point il était malade.
Sa cage thoracique saillait horriblement tout comme les os de son visage, et le blanc de ses yeux était devenu jaune. Elle ne pu supporter de le voir dans cet état.
Comme chaque fois que la souffrance s’avérait insoutenable et que ses larmes couraient sur ses joues, sa mère venait lui parler à l’oreille et l’encourageait à accepter non seulement la souffrance physique, mais aussi la douleur plus souterraine qui affecte notre cœur et notre âme. Elle mettait aussi l’accent sur les défauts d’Atsumi et lui apprenait à s’en servir, en les retournant en sa faveur. Ainsi le désespoir qui la submergeait, s’est transformé en volonté d’accompagner son père jusqu’à ce que la flamme de son âme s’éteigne.


Après la mort de son père, sa mère était l’ombre d’elle-même. Elle n’avait plus goût à rien, Atsumi faisait de son mieux pour la soutenir dans cette épreuve, mais elle-même étant effondrée par le chagrin, elle ne lui était pas d’un grand secours.
Les jours passèrent, et l’état de Sasuko ne s’améliorait pas, bien au contraire.
Puis un matin sa mère se leva plus tôt, elle fit sa toilette et enfila son plus beau kimono, elle demanda à Atsumi de l’aider à ranger leur habitation. Une fois cela fait, un palanquin ne tarda pas à s’arrêter devant l’entrée. Elle eut à peine le temps de voir la personne qui en descendait que sa mère lui demanda de se retirer dans sa chambre jusqu’à ce qu’elle l’appelle. Atsumi fit ce que sa mère lui demandait mais se plaça derrière l’entrebâillement de la porte afin de suivre la conversation.


Sasuko s’agenouilla et s’inclina pour saluer le visiteur, frappant plusieurs fois du front la terre du seuil de leur habitat. L’étranger prit place. Atsumi percevait à peine la voix de sa mère, qui n’en avait pas fini avec les politesses. Mais cet homme n’était pas venu pour échanger des banalités avec une famille aussi modeste que la leur. Alors il fit appeler Atsumi qui s’avança dans la pièce principale. Elle regardait autour d’elle cherchant le soutien de sa mère. Celle-ci était assise, les yeux baissés sur ses mains repliées. Sa peau était si mince et si fragile que l’on pouvait distinguer la veine qui courait le long de sa tempe.
L’homme ordonna à Atsumi d’avancer et la fixa droit dans les yeux. Il lui enserra le poignet violemment, et la fit tourner sur elle-même, pendant qu’il l’examinait de son regard perçant.
C’était un homme de petite taille, il portait un kimono de soie, comme Atsumi n’en avait jamais vu, il était d’un bleu vert indescriptible avec de fines broderies dorées représentant un chêne, symbole de puissance et de longévité. Son regard remonta alors jusqu’au visage de l’homme duquel ne transparaissait aucune émotion.

Soudain un rictus méprisant se dessina au coin de sa bouche et son regard devint hostile. C’est alors que la jeune fille pris conscience que l’homme à qui elle faisait face était quelqu’un d’important. Ne sachant comment se comporter face à cet homme, elle fixa le sol et senti le rouge lui montait aux joues, ce qui parut convenir à l’étranger puisqu’il lui dit de retourner de là d’où elle venait, ce qu’elle fit sans se faire prier.

Ensuite les deux adultes reprirent leur discussion. L’homme parla un long moment sans s’arrêter, il faisait de grands gestes, son attitude avait changé envers Sasuko, il se voulait persuasif. Atsumi avait beau tendre l’oreille, elle ne pu entendre aucuns des mots employés par l’inconnu. Sa mère continuait à fixer ses mains la tête baissée, et lorsqu’elle la releva, la jeune fille aperçut des larmes silencieuses qui couraient lentement le long des joues de Sasuko. Celle-ci ravala avec difficultés sa salive, elle voulu parler mais aucuns sons ne sortit de sa bouche. Elle dû alors parler plus fort pour se faire comprendre de son interlocuteur. Atsumi fut surprise par la voix de sa mère, elle était emplit de larmes et déchirée par le désespoir


Qu’est-ce qui pouvait faire autant souffrir sa mère? Et elle, qu’avait elle à voir là dedans ?
La suite du discours de sa mère lui permit d’avoir des réponses à ses questions : « Je vois que vous avez pris la peine de vous informer sur notre humble famille avant de venir. J’espère donc que vous comprenez que je ne fais pas cela de gaieté de cœur. Cela peut paraître difficile à comprendre mais … si je fais tout cela c’est parce que j’aime ma fille. Elle est tout ce qui me reste de plus cher en ce monde et c’est pour cela que je veux le meilleur pour elle… je veux qu’elle soit heureuse et qu’elle ne manque de rien. Il ne lui reste que moi, et comme je vous l’ai dit dans ma lettre, je ne serais bientôt plus…et ma fille est encore trop jeune pour vivre seule et loin de tout. C’est pourquoi j’ai souhaité vous voir pour que vous l’accueilliez dans votre demeure. Ainsi elle ne sera pas seule et elle travaillera sous vos ordres en échange de quoi vous lui apporterez l’éducation dont elle aura besoin plus tard pour subvenir à ses besoins ; et ne pas se tuer à la tâche comme ses parents. J’ai conscience que je vous en demande beaucoup, en échange de peu de choses, mais ma fille travaille bien, elle ne vous décevra pas … et en gage de ma bonne foi, je vous remet l’argent que j’ai pu avoir lors de la vente de notre maison, nos terres et de notre embarcation. »
Elle tendit une liasse de billets conséquente à l’inconnu qui s’en saisit avec un sourire de connivence, puis il se leva.

Sasuko semblait au bord du gouffre, le chagrin l’aspirait toute entière. Elle se leva péniblement et lentement, malgré cela elle faillit tomber sur le côté tant elle avait du mal à garder son équilibre, mais elle ne sembla pas s’en être rendu compte, son regard était perdu dans le vide, elle se dirigea vers Atsumi telle une somnambule.
Atsumi était effrayée à un tel point qu’elle recula d’un pas lorsqu’elle vu le visage de sa mère. Mais elle ne pouvait échapper au destin que sa mère avait tracé pour elle, par amour. Sa tête lui semblait lourde, elle croyait rêver. En l’espace de quelques secondes tout son univers s’était écroulé, sa mère allait mourir, et elle allait donc vivre chez cet homme dont elle ne savait rien, pas même son nom. Il lui faisait peur, et rien que le fait de s’imaginer vivre avec lui, lui donna la chair de poule, et elle ne put réprimer le frisson qui la parcourut.


Tout ce qui se passa après se déroula comme dans un rêve, le temps s’écoulait sans qu’elle ait conscience. C’est ainsi qu’elle se retrouva dans sa nouvelle chambre, en ne sachant pas comment elle était arrivée là.

Elle avait du mal à réaliser tout ce qui venait de se passer. Tout cela la dépassait, elle venait de perdre son père et voilà que sa mère allait la quitter à son tour. A cette pensée les larmes ruisselèrent sur ses joues, elle se précipita sur son lit et enfouit sa tête dans son oreiller pour pouvoir pleurer de toute son âme.


Les jours passèrent ainsi. Atsumi s’occupait de l’entretien de la maison avec trois autres femmes, et en milieu d’après-midi, monsieur Naghasoto (c’est comme cela qu’il s’appelle) lui enseignait l’art de l’écriture, du savoir être en société…

En fait l’homme n’était pas aussi cruel qu’elle l’avait cru lors de leur première rencontre. Certes il n’était guère patient et se mettait rapidement en colère quand Atsumi ne comprenait pas tout de suite ce qu’il lui expliquait, mais il prenait sur lui et retrouvait rapidement son calme.


Pourtant un jour alors qu’elle aidait à la cuisine, la cuisinière la mit en garde contre M. Naghasoto. Voyant qu’Atsumi n’en comprenait pas la raison, elle se fit plus explicite en lui demandant si elle ne trouvait pas cela suspect le fait que le seigneur (tel est en effet son rang), s’occupe d’elle comme il le faisait. Atsumi lui parla alors de l’argent que lui avait remis sa mère en échange de ses services.

Mais à peine sa phrase achevée, elle comprit qu’effectivement cela ne pouvait pas être la seule raison qui avait poussé M. Naghasoto a accepté la proposition de sa mère.
Elle demanda alors quelles étaient les véritables raisons qui avaient incité M. Naghasoto à accepter. La cuisinière n’eut pas le temps de commencer son explication qu’une autre femme lui fit comprendre qu’elle ferait mieux de tenir sa langue si elle voulait avoir assez d’argent pour nourrir ses enfants. La cuisinière dit alors à Atsumi qu’il était temps pour elle d’assister à l’enseignement de M. Naghasoto.

Atsumi y alla avec regrets, elle voulait savoir ce que lui cachait cet homme. Alors elle se promit de reprendre cette conversation avec la cuisinière ultérieurement ; mais malheureusement pour elle chacune de ses tentatives se soldèrent par un échec.


Plusieurs mois après, alors que le cours du jour avec le seigneur s’achevait, celui-ci tendit un paquet à Atsumi. Celle-ci s’en saisit fébrilement, elle n’avait jamais eu de cadeaux, ses parents n’en avaient pas eu les moyens, mais cela ne lui avait pas manqué le moins du monde, car ils lui avaient donné tout leur amour.

Ce fut donc avec émotion qu’Atsumi défit le paquet pour découvrir un kimono de soie d’un vert clair qui lui rappelait la couleur du bambou, dessus était brodé une fleur de lys, représentant la beauté et la douceur.

Atsumi était submergée par l’émotion ce cadeau était magnifique et elle ne se sentait pas digne de l’accepter, mais M. Naghasoto insista, alors elle l’accepta et le porta dès le lendemain.
Et alors qu’elle rentrait dans la cuisine pour le petit déjeuner, la cuisinière lui fit une moue désapprobatrice, mais ne fit aucun commentaire. Atsumi préféra ignorer cela sachant que la cuisinière ne lui dirait rien.



Le soir même le seigneur l’invita à partager son repas avec elle. Atsumi accepta heureuse de la complicité qui se tissait entre eux.
Le soir venu elle alla s’asseoir à la table de M. Naghasoto avec quelques doutes sur ses véritables intentions, qui se dissipèrent au fil du repas. Le seigneur était certes attentionné, mais Atsumi se rassurait en se disant sue cela devait être dû à son instinct paternel ainsi qu’à l’amitié qui les a liés naturellement au cours de ces derniers mois. Mais il est vrai que M. Naghasoto regardait Atsumi à la dérobée et lorsque celle-ci tournait la tête dans sa direction sentant son regard s’attarder plus que nécessaire sur elle, il se concentrait immédiatement sur son assiette l’air de rien. Ce qui convenait à Atsumi, pour l’instant, car l’attitude de M. Naghasoto devenait de plus en plus étrange au fur et à mesure que la fin du repas approchait. C’est pourquoi Atsumi commença à redouter celle-ci, ne sachant pas à quoi elle devait s’attendre.
Les minutes qui suivirent lui paraissaient interminables, elle languissait d’être seule pour mettre ses pensées au clair. Mais le pressentiment qu’elle ressentait depuis de nombreuses minutes commençait à la consumer, et une fois le dessert servi elle sut que cela allait devenir un véritable brasier.

Son destin allait enfin s’accomplir.

A la seconde même où son dessert fut déposé devant elle, elle sut qu’elle n’en connaîtrait jamais la saveur.

M. Naghasoto se retourna vers elle, il lui semblait soudain bien moins sûr de lui que lors de leur rencontre, cela devait certainement être dû à la timidité qui s’était emparé de lui en cet instant. Il prit la main d’Atsumi dans la sienne. Elle eut l’impression que tout cela était le fruit de son imagination, tout ces gestes semblaient effectués au ralenti comme dans des songes. Elle aurait pu retirer sa main avant qu’il ne s’en saisisse mais elle était pétrifié et n’arrivait pas à esquisser un mouvement, encore moins à émettre un son audible. Et ce fut dans cette étrange ambiance que le seigneur lui fit part d’une requête qui l’était encore plus. Il venait de proposer à Atsumi de lier sa vie à la sienne ; il lui avoua aussi qu’il l’avait aimé à la seconde même où son regard s’était plongé dans le sien, remplit de douceur et de tristesse. Une telle beauté chez une si jeune fille lui semblait insolente et dévastatrice, et il prenait le risque de s’embraser par la flamme du désir qu’il éprouvait pour elle.



Atsumi fut abasourdie par les révélations de M. Naghasoto, elle retira violemment sa main et se leva précipitamment sa gorge était nouée à un tel point qu’elle ne parvenait plus à avaler sa salive. Elle regarda l’homme qui lui faisait face d’un air horrifié quand elle vit celui-ci se précipiter sur elle, le visage convulsé par la rage.

Il la secoua sans ménagement. Atsumi ne s’y était pas attendu, elle trébucha et se reçut sur sa cheville. La douleur qui la transperça la rendit soudain furieuse. Elle refusait de se laisser traiter comme une souris dans les griffes d’un matou sadique. L’homme lui tenait le bras, mais Atsumi semblait investie d’une force soudaine. Elle saisit la main qui lui enserrait le bras juste en dessous de l’épaule et l’écarta violemment. Il en resta bouche bée, ses yeux s’écarquillèrent. Ils étaient injectés de sang.

-Jamais je n’accepterai, vous êtes un être odieux, cria Atsumi

-Ne me parle pas sur ce ton petite… où diable est passé ton respect ?
- Je ne sais pas. Peut-être que je l’ai perdu en me rendant compte de ce que vous attendiez réellement de moi.
- Vas donc te coucher, tu as intérêt à être plus docile demain si tu veux pouvoir continuer à bénéficier de mon hospitalité.
- Justement, il me semble avoir été claire à ce sujet, je ne veux pas rester ici.
-Et où comptes tu aller ?!
-Loin d’ici, loin de vous…
Atsumi se dirigeât vers la porte quand il l’attrapa par le col de son kimono.
- Tu ne vas pas t’en tirer à si bon c…

Soudain Atsumi pivota sur elle-même, lui arrachant le tissu des mains. Il recula d’un pas en voyant les yeux étincelants de la jeune fille. Quelque chose qui ressemblait à de la terreur apparut sur son visage déformé par la rage. L’éclat des yeux d’Atsumi n’avait rien d’une métaphore ; ses globes oculaires semblaient bel et bien enflammés. L’homme poussa un petit cri étouffé, porta sa main à sa bouche, recula de deux pas et buta contre le mur avec un bruit sourd.
- Laisse…moi…tranquille, dit Atsumi qui essayait de tempérer sa colère.
- Qu’est- ce qui t’arrive ? demanda M. Naghasoto d’une voix presque plaintive.
Qu’est-ce qui t’arrive bon sang ? Tu bafoues le respect que tu me dois… et tu te conduis comme si tu étais folle.
- Au revoir M. Naghasoto dit elle d’un ton sec.
Elle se dirigea vers la porte de la salle de séjour, il chercha à lui agripper le bras une nouvelle fois, puis se ravisa. La force avec laquelle elle avait échappé à son étreinte quelques secondes plus tôt n’était sans doute pas étrangère à son hésitation. A moins que celle- ci ne soit due à l’éclat des yeux d’Atsumi.

Elle descendit le long de l’allée jusqu’à l’entrée et referma la porte derrière. Le bruit qu’elle fit en l’isolant de cet endroit l’emplit à la fois d’un profond soulagement et d’appréhension.


Qu’allait-elle faire maintenant ? Elle ne connaît plus personne en dehors de ces murs.
Une ombre se dirigeant vers elle la tira de sa réflexion.
Décidemment M. Naghasoto ne perdait rien pour attendre. Elle se jeta sur l’arrivant en hurlant, celui-ci la saisit au coude et le retourna sur le dos de la jeune fille pour la bloquer contre la palissade. Cela s’est passé si vite qu’Atsumi n’eut pas le temps de voir le visage de son assaillant.

Celui-ci approcha son visage vers l’oreille de la jeune fille et lui murmura :
- Je ne suis pas celui que tu crois, je suis le maître d’armes de M. Naghasoto. J’ai vu ce qui vient de se passer. Si je te lâche peux tu me promettre d’écouter ce que j’ai à te dire ?
Atsumi hocha la tête. L’homme hésita puis desserra son étreinte. Atsumi se retourna prudemment pour voir le visage de cet homme. Sa voix reflétait la détermination et la rudesse, alors que son visage laissait transparaître sa gentillesse et sa douceur. Le maître d’armes dû lire dans les yeux d’Atsumi ce qu’elle ressentait car il rajouta d’une voix douce et rassurante :
- Tu dois te demander pourquoi je suis venu te voir une fois que tu étais dehors, et pourquoi je ne parle pas fort.
- C’est exact.

Atsumi restait sur ses gardes, la bienveillance que dégageait cet homme était peut-être une ruse du seigneur pour la ramener à lui.

- Je ne travaille pas pour M. Naghasoto parce que je suis d’accord avec ses principes, bien au contraire. Je travaille ici parce que c’est la mission que m’a confiée mon Dieu. Il a senti une force maléfique émanant du seigneur, et je suis là pour contrer ses plans. C’est pourquoi je suis venu te voir à son insu. Comme je te l’ai dit, j’ai vu ce qui s’est passé, j’ai vu la puissance et le cosmos qui s’est dégagé de toi lors de ton altercation avec cet homme. Rares sont les personnes qui ont ce pouvoir, surtout chez une personne de ton sexe. Mais je ne suis pas du genre à m’arrêter à ce genre de détails. Tu es quelqu’un de déterminé, choisir de partir sans rien et sans même savoir où aller est courageux, surtout à ton âge.
- Il n’y a rien de courageux à ce que j’ai fait ; choisir entre la liberté et ce que cet homme attendait de moi, ne relève pas d’un choix difficile.
- Peut-être pas, mais mettre en place ce choix, en sachant les conséquences qu’il engendrera l’est beaucoup plus.

- Assez discuté, qu’attendez vous de moi ?

Un sourire moqueur se dessina sur le du maître d’armes.

- Ta franchise me plaît petite, tes valeurs et ta détermination aussi. Je ne pense pas me tromper en disant qu’elles correspondent aux miennes et à celles de mon clan. C’est pourquoi je te propose de te joindre à nous. Pour cela, et si bien sûr tu l’acceptes, il te faudra aller au temple de Zeus.

- Comment puis-je prendre cette décision, sans savoir en quoi consiste faire parti de ce clan concrètement ?
- De ta part il est clair que je m’attendais à cette question, répondit l’ange qui ne put s’empêcher de rire en voyant l’air outré qu’avait pris la jeune fille.
- Suis moi je vais tout t’expliquer. Mais pour cela je préfère que nous nous éloignions d’ici.


Et ce fut ainsi qu’Atsumi décida d’aller au royaume de Zeus, pour suivre l’entraînement physique qui lui permettrait de lier son destin à celui du clan de Zeus : Les Anges.


L’ange l’emmena alors au port pour qu’elle puisse arriver à destination. Mais avant cela la route sera longue. Elle devra suivre son cœur, et ses pas la mèneront alors au temple de Zeus. Il donna ensuite une bourse remplit généreusement à Atsumi, et lui jura de veiller sur elle.
Elle monta alors à bord de l’embarcation décidée à commencer une nouvelle vie. Elle respirait l’air de la mer et du poisson frais qui lui rappelèrent ses parents, sa maison, son ancienne vie. Et le bruit des vagues qui venaient lécher la coque du bateau était comme un murmure, celui de ses parents qui lui disaient qu’elle avait fait le bon choix. Les souvenirs amènent les larmes et ses yeux s’embuent, mais c’était des larmes de bonheur.


La traversée dura plusieurs jours, et lorsqu’elle mis le pied à terre, elle était encore plus déterminée à aller au bout de son projet, peu importe les épreuves qu’elle devrait traverser pour cela.
Le port était bondé de monde, mais elle n’y prêta pas attention, elle ferma les yeux et suivi son cœur pour trouver le chemin qu’elle devait prendre, ce qu’elle fit. C’est donc d’un pas décidé qu’elle pris le chemin qui va la mener à son destin.


Elle se levait dès que le soleil pointait à l’horizon, et établissait son campement pour la nuit au crépuscule, voulant ainsi profiter autant qu’elle le pouvait de la lumière pour se rapprocher de sa destination.


Le maître d’armes tint sa promesse, il fit en sorte de mettre sur le passage d’Atsumi des amis à lui qui s’assurèrent que son voyage se déroulait bien.
Atsumi sachant pêcher le poisson en mangeait beaucoup, mais lorsque les rivières se faisaient rares elle devait chasser le gibier ce qui n’était pas chose aisée pour elle qui n’avait jamais fait cela auparavant, alors mettait en pratique les enseignements que M. Naghasoto lui avait apporté en la matière. Elle creusait alors des trous qu’elle recouvrait de branches et de feuilles.
Elle était donc en forêt, occupée à rabattre un cochon en direction de son piège, lorsqu’on l’attrapa par la main pour l’attirer derrière des arbustes. C’était un jeune garçon qui devait avoir un ou deux ans de plus qu’elle. Il lui fit signe de ne pas faire de bruits. Le cochon arrêta sa course croyant avoir semé son poursuivant. Le jeune homme attendit quelques instants puis se releva lentement et lança un long morceau de bois biseauté en direction de l’animal qui fut touché. Il se précipita sur le cochon pour lui planter son couteau en plein cœur pour abréger les souffrances de l’animal à l’agonie.
Atsumi était resté à l’écart, alors le garçon lui fit signe de s’approcher, ce qu’elle fit sans s’empêcher de se méfier de lui.
- Bonjour je m’appelle Koga. Désolé d’avoir été aussi brusque, je voulais juste t’aider.
- Moi c’est Atsumi. Pourquoi as-tu tué le gibier que je poursuivais? dit elle froidement.
- Ce n’est pas la première fois que je te vois ici, et comme je te l’ai dit je voulais t’aider. J’ai grandi dans la forêt et je chasse depuis que je sais marcher. Et puis comme tu vas dans la même direction que moi, ça serait dommage de ne pas faire le chemin ensemble.
- Je me débrouille très bien toute seule, je n’ai pas besoin de toi.
Koga éclata de rire, cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé, pas depuis que son père était mort.
- Désolé, d’accord j’avoue tout c’est moi qui aie besoin de toi, dit il d’un ton moqueur.
Atsumi ne put s’empêcher de sourire à la répartie du jeune homme, ils se ressemblaient, ils avaient le même caractère.
- Le soir est en train de tomber. Allons établir notre campement pour la nuit et nous pourrons faire connaissance. Enfin si cela vous convient très chère, je ne voudrais pas vous contrarier.
Les deux jeunes gens se regardèrent et éclatèrent de rire. Une grande complicité allait se tissait entre eux, et les lier pendant tout leur voyage.


Atsumi aida Koga à faire le feu et le repas qu’ils allaient déguster autour. Koga entreprit alors de raconter son histoire.
- Comme je te l’ai dit j’ai grandi en forêt avec mon père. Il était chevalier, et quand il a su qu’il avait un fils, il décida de s’occuper de moi ; ma mère étant décédée des suites de l’accouchement. Il m’a apprit beaucoup de choses notamment à chasser. Etant donné que j’avais des capacités pour me battre, il a commencé mon entraînement. Mais alors que nous chassions, un ours l’a griffé à la jambe, et la blessure s’est rapidement infectée et son sort a été scellé ; alors je suis parti poursuivre mon entraînement au temple d’Athéna.
Atsumi lui raconta elle aussi son histoire.
Ils avaient tout deux perdu leurs parents, et avaient par la suite étaient livrés à eux-mêmes, mais ils avaient tout les deux su s’en sortir avec plus ou moins de difficultés. Ce qui les rapprocha encore plus l’un de l’autre.


Les mois passèrent et leur voyage se poursuivait sans accros. Ils se trouvaient maintenant perchés sur un haut plateau entouré de forêts, où se trouvait un village comprenant une centaine d’habitations rudimentaires faites en grande partie de rondins et de branchages. L’endroit semblait perdu, intemporel, loin de tout. L’air était saturé d’humidité. Ils marchèrent à travers le dédale des ruelles étroites qui composaient le village. Puis ils quittèrent le village lui-même, empruntant un étroit sentier construit sur une levée de terre ; pavé de petits galets. Il était juste assez large pour permettre le passage des piétons et des palanquins. Ils suivirent le sentier jusqu’à la rivière et firent halte devant le pont qui la franchissait. Sur l’autre rive, le monde offrait sa mosaïque de prés et de champs cultivés. Le ciel s’étendait au dessus de leurs têtes, d’un bleu aussi intense que l’océan. Ils distinguèrent des villages dans le lointain, des endroits où Atsumi pensait ne jamais aller. Puis ils descendirent le talus pour rejoindre la berge, où le vent agitait les branches des roseaux. Atsumi s’assit sur un rocher, ôta ses sandales et s’avança dans l’eau. Elle sentit la fraîcheur de l’eau sur sa peau et les vaguelettes qui venaient lui lécher les pieds. Elle se sentait libre, comme jamais auparavant ; et l’eau de la rivière était en train de la laver de toute la tristesse qu’elle avait ressenti jusque là. Ce soir là après le dîner, ils ont profité de la fraîcheur ambiante. Le regard d’Atsumi se posa sur le soleil qui se couchait au loin, lui rappelant que le chemin serait encore long et que beaucoup de choses pouvaient se produire. Mais elle avait maintenant quelqu’un sur qui compter, et cela la réconfortait. Elle eut l’impression que Koga avait capté ses pensées, car il vint s’asseoir contre elle et passa son bras autour de ses épaules. Dans le calme des ténèbres environnantes, elle prit conscience que le temps qu’ils avaient passé ensemble, l’avait rendue précieuse aux yeux de Koga. Durant cet instant, elle était comme une perle dans le creux de sa main.


Leur chemin se poursuivait et leurs liens se resserraient. C’est plus qu’une complicité qui liait les deux voyageurs, c’est une véritable union ; comme si leurs deux êtres n’en formaient plus qu’un. Et bientôt quelqu’un va se joindre à eux.


C’est ainsi qu’un matin Atsumi s’éveilla, quelque chose d’humide et de chaud lui reniflai le visage. Elle s’assit d’un bond sur son séant, les yeux écarquillés. La créature recula précipitamment. Un caillot de sang séché souillait un de ses flancs. Ses yeux observaient Atsumi avec crainte ; son arrière-train oscillait avec espoir d’avant en arrière. Atsumi se détendit. Il devait certainement y avoir des exceptions à la règle, mais un animal qui remuait la queue n’était sans doute pas dangereux. Atsumi regarda autour d’elle et vit que son compagnon de voyage était endormi sous les couvertures de peau. Elle tourna alors de nouveau son attention vers l’animal qui l’avait réveillé. La créature ressemblait à un gros chat.
- Salut toi, dit doucement Atsumi.
- Toi ! rétorqua l’animal qui la regardait toujours avec crainte.
Il avait une voix basse et profonde, proche d’un miaulement. Atsumi sous le coup de la surprise, eut un mouvement de recul. La créature, effrayée par la brusquerie du geste, s’éloigna et parut sur le point de prendre la fuite, puis se campa fermement sur ses pattes. Son arrière train oscilla d’avant en arrière avec plus d’allant que jamais, ses yeux continuèrent de fixer Atsumi nerveusement.
- Celui-là se souvient des hommes, remarqua une voix à hauteur d’épaule d’Atsumi
Celle-ci se retourna. Koga était accroupi derrière elle. Il l’observait l’animal avec un intérêt marqué.
- Qu’est ce que c’est ? demanda Atsumi dans un chuchotement (elle ne voulait pas effaroucher la créature).
- Mon père m’avait parlé de cet animal, mais je ne me souviens plus de son nom.
-Nom ! s’écria l’animal.
- C’est étrange il parle.
- Pas vraiment. Il ne fait que répéter ce qu’il entend. En tout cas il a l’air affamé, il est sans doute venu se restaurer.
- Je peux lui donner à manger ?
- On n’arrivera plus à se débarrasser de lui. Hé!
Koga esquissa un sourire et fit claquer ses doigts. La créature se débrouilla pour imiter le claquement des doigts, en clappant de la langue contre son palais.
- Hé ! cria t-elle de sa voix rauque.
A présent, son arrière train battait littéralement comme un drapeau.
- Allez, donne lui un morceau. Mon père me disait que cet animal porte chance.
Atsumi fourra la main dans son baluchon avec lenteur, craignant d’effaroucher l’animal, et en sortit une boulette de viande. Elle l’agita dans sa direction. Celui-ci recula, puis se retourna en poussant un petit cri. Atsumi ne douta pas qu’il s’apprêtait à détaler, mais l’animal s’immobilisa, jetant un regard incertain par-dessus son épaule.
- Viens, dit Atsumi. Tu peux venir manger.
- Manger, marmonna la créature, mais elle ne bougea pas d’un pouce.
- Laisse lui le temps, dit Koga. A mon avis il va venir.
L’animal étira la tête, révélant un cou gracieux, son nez marron et carré se fronça, tandis qu’il humait la nourriture. Enfin il s’approcha en trottinant ; Atsumi remarqua qu’il boitait légèrement. Il renifla le morceau de viande et n’en fit qu’une bouchée, puis leva les yeux vers Atsumi.
- Il n’est pas bien gras, dit Koga en tendant sa main vers l’animal.
Celui-ci détala aussi sec et se fondit dans la brume matinale.
- Tu l’as effrayé ! fit Atsumi accusatrice.
- Il va revenir.
- Tu crois ?
- Si rien ne le tue, oui. Nous lui avons donné à manger, non ?
Koga pris le baluchon, avala quelques bouchées de nourriture et tendit le sac à Atsumi.
- Oui je suis sûr qu’il reviendra, ces bêtes ressentent très bien les sentiments des personnes qui l’entourent, il sait donc que tu ne lui veux pas de mal, bien au contraire.
- Fette bête on dirait qf’est un ti’lynx, non ? articula Atsumi la bouche pleine.
- On a qu’à l’appeler Tilynx, c’est pas mal, dit Koga le regard espiègle. Allez remettons nous en route, on doit encore avoir un bon bout de chemin à faire avant la tombée de la nuit.


Il leur fallut une bonne partie de la journée pour sortir des fourrés inextricables où ils se trouvèrent. Puis ils pénétrèrent dans la forêt profonde et adaptèrent une allure plus convenable. Le ruisseau qui prenait sa source dans la clairière coulait à leur droite. Ils s’arrêtèrent alors pour épancher leur soif.
- Hé, Atsumi ! s’exclama Koga. Je crois que tu t’es fait un copain.
Atsumi regarda autour d’elle et un franc sourire illumina ses traits. A une bonne trentaine de mètres derrière, le Tilynx décharné boitillait d’un pas alerte à leur suite, reniflant les mauvaises herbes qui l’entouraient. Soudain il se figea, tendit l’oreille et pointa son regard au loin. Il resta ainsi quelques instants, jusqu’à ce que deux points noirs se dessinent à l’horizon. Atsumi sentit alors une boule de fourrure contre sa cheville et baissa les yeux. Tilynx était blotti à ses pieds, l’air plus craintif que jamais. Atsumi tendit la main et lui caressa prudemment la tête. La fourrure était soyeuse, d’une incroyable douceur. Un instant Atsumi crut que le Tilynx allait s’enfuir, mais non ; l’animal se contenta de la regarder, lui lécha la main, puis reporta son regard sur les deux nouveaux venus.


Une femme s’avança clopin-clopant vers Koga et Atsumi, en prenant appui sur sa canne et sur l’épaule de son compagnon, les fixant de ses yeux perçants aussi verts que l’émeraude. Sa bouche édentée était profondément enfoncée. Son compagnon avait de longs cheveux blancs qui tombaient en cascade sur sa chemise. Il semblait bien plus robuste et vif que sa femme. Koga inclina la tête quand ils furent à moins de 5 m d’eux, alors Atsumi en fit autant. C’est la vieille qui les aborda en premier.
- Que faites vous là ? Vous voyagez seuls à votre âge ?
- Oui en quelque sorte, dit Koga d’un air évasif.
- Nous vous avons aperçu de loin et je disais à mon mari que cela devait faire longtemps que vous n’avez pas eu de vrai repas.
Koga ne répondit pas et se contenta de scruter la femme d’un air méfiant.
- N’est-ce pas le cas ? insista la femme.
- Nous nous débrouillons très bien seuls.
Atsumi regardait Koga, l’idée de partager un repas composé d’autres aliments que des boulettes de viande avec de la verdure la tentait, ces personnes ne lui inspiraient pas vraiment confiance, mais son ventre réclamait ce repas dont il rêvait déjà. Elle donna alors un coup de coude à Koga et lui intima du regard de céder à la requête de ces pauvres gens. Celui-ci ne mit pas longtemps à accepter, lui aussi alléché à l’idée de la nourriture qu’il allait pouvoir dévorer.
Le repas qu’Atsumi mangea ce jour-là fut le meilleur qu’elle eut jamais fait depuis qu’elle était partie de son pays. La diversité ahurissante des mets qu’on leur présenta après les mois qu’ils avaient passés à n’avaler rien d’autres que du gibier et des légumes amers que Koga jugeait comestibles. Atsumi s’en mettait plein le ventre (donnant une bouchée de chaque plat à Tilynx caché entre ses jambes). Koga lui mangeait de tout avec appétit et ne cessait de se resservir. A la fin du repas ils s’assirent autour du feu. Ils discutèrent ainsi pendant un long moment, Atsumi apprit alors que la femme s’appelait Mameha et son époux Isokoro. Koga lui était resté à l’écart du groupe, mais restait attentif à ce qui se disait. Atsumi qui dissimulait avec peine sa fatigue due se résoudre à aller se coucher, mais ce fut à contrecœur, car au matin, ils partiraient chacun de leur côté. Elle allait se lever pour aller se blottir dans ses couvertures avec Tilynx, qui sortait en fin de sa cachette. C’est alors que le regard de Mameha tomba sur l’animal couché aux pieds d’Atsumi. Tilynx ne souleva pas le museau de la cheville de la fille, mais leva ses yeux cuivrés pour lui retourner son regard.
- Un petit lynx ! Cela fait des années que je n’ai pas vu cette créature en compagnie d’être humains.
Elle se pencha pour caresser Tilynx, l’animal recula.
- Est-ce qu’il parle ?
- Oui.
Atsumi regarda Tilynx qui reposait sa tête sur sa cheville. A ce contact, Atsumi eut l’impression de ressentir les émotions de Tilynx. Elle comprit alors que celui-ci avait tout comme Koga des soupçons envers le couple qui leur faisait face. Atsumi était elle aussi méfiante envers le couple, mais elle devait maintenant rester sur ses gardes. La nuit allait être longue pour elle. Elle alla s’étendre dans ses couvertures, Koga se coucha peu de temps après elle et entendit sa respiration lente et profonde, il en déduit donc qu’elle devait dormir. Le couple quant à lui continuait à discuter autour du feu, mais de manière plus animé qu’avant. Malgré cela Koga ne put discerner la moindre de leurs paroles. Puis ils allèrent se coucher à leur tour.
Koga passa la nuit à faire le guet, mais rien ne se passait. Le jour commençait à poindre derrière les montagnes, et comme il ne s’était toujours rien passé, il finit par s’endormir.
L’odeur de la nourriture de la veille ouvrit l’appétit de Tilynx qui s’étira paresseusement, avant de se lever pour manger les miettes du repas qui étaient éparpillées tout autour du feu.
Le couple ouvrit brusquement les yeux et se regarda d’un air entendu. Ils se levèrent à leur tour et se dirigèrent vers Tilynx une couverture dans les mains, prêts à bondir sur l’animal. Atsumi se leva d’un bond et se précipita furieusement sur le couple en hurlant de toutes ses forces. Son corps brillait d’une lueur étrange et semblait s’embraser tout entier. Elle se jeta sur eux et leur assena des dizaines de coups en l’espace d’une seconde ; ils eurent à peine le temps de la voir qu’ils s’écroulèrent inconscients à terre.
Tilynx se jeta sur les corps inanimés pour leurs infligés des griffures et des morsures supplémentaires aux deux corps déjà bien endoloris.
Koga s’était levé et avait suivi la scène avec intérêt, l’enseignement qu’il avait prodigué à Atsumi avait porté ses fruits. Ces quelques mois où elle avait chassé, avait fait d’elle une vraie guerrière sans pitié pour ses adversaires. Elle est acharnée lors de ses combats, l’idée de pouvoir perdre la met dans une rage noire, elle vit pour vaincre ses adversaires, et cette soif de vaincre la rend impitoyable. Elle est alors prête à se mettre en danger et à frôler la mort pour triompher de son adversaire. Mais Koga et Tilynx peuvent en témoigner, elle est quelqu’un sur qui on peut compter, elle fera tout pour aider ceux qu’elle aime. Mais il ne faut pas la trahir, car elle est rancunière et qu’elle fera tout pour se venger…


Cette rencontre a permis à Atsumi d’accepter la solitude au lieu de chercher du réconfort auprès des personnes avec qui elle fait connaissance, même si au fond d’elle-même elle espère rencontrer quelqu’un avec qui elle pourra avoir une confiance aveugle et sans limites, quelqu’un avec qui elle pourra tout partager sans crainte d’être trahie et jugée.
Cette relation elle pourrait la vivre avec Koga, mais elle sait qu’ils prendront des chemins différents et qu’elle sera à nouveau seule. Elle est devenue bien plus débrouillarde, sûre d’elle-même, elle arrive à maîtriser ses peurs et à affronter des situations dont elle aurait été incapable avant ce périlleux voyage.


La vie reprit son cours normal après cette rencontre périlleuse et le dernier jour que Koga et Atsumi allaient vivre ensemble se rapprochait inexorablement.


C’était un matin de janvier, à l’heure où le jour l’emporte sur la nuit. Dès qu’Atsumi est sortie de ses couvertures elle fut happée par un souffle glacé. Tilynx qui la guettait depuis plusieurs minutes lui sauta dans les bras puis sur l’épaule, au risque de lui labourer le cou avec ses griffes.
- Halte là Tilynx ! cria Atsumi en remettant le félin à terre. Celui-ci poussa un miaulement de mécontentement avant de partir se rouler en boule dans les couvertures.
Encore toute ensommeillée Atsumi alla regardait le paysage drapé d’un manteau blanc qui s’offrait à ses yeux encore engourdis par le sommeil. Jamais elle n’avait autant senti la présence de ses parents que ce matin. Peut-être à cause de ce paysage irréel, de tout ce blanc qui la cernait et qui lui donnait l’impression d’être, elle aussi au milieu du ciel.
Soudain elle entendit un bruit sourd, un vieil arbre avait craqué sous le poids de la neige. Ce bruit avait tiré Koga de son sommeil, tandis que Tilynx était sous les couvertures tremblant de peur. Le petit groupe mangea avant de se remettre en marche, dans cette forêt rendue glissante par la neige. Tilynx resta un moment dans les bras d’Atsumi avant d’oser marcher dans la neige qui le recouvrait alors presque entièrement.
La journée se passait sans encombre, même si la marche était ralentie par la neige qui cachait aux yeux des trois compagnons, les piéges de la nature. Celle-ci se dissipa rapidement au fil de la marche jusqu’à disparaître complètement.
En fin d’après-midi, ils se sentirent tout deux attirés par une force ne provenant pas du même endroit. Leurs chemins allaient maintenant se séparer. Les paroles peinaient à sortir de leur gorge nouée par l’émotion. Alors ils s’entrelacèrent longuement avant de partir chacun de leur côté, sans se retourner, Koga à nouveau seul et Atsumi avec Tilynx. Ils marchèrent tout deux pendant quelques jours à travers les ruines enchevêtrées d’une antique forêt ; une zone morte faite d’arbres abattus et de buissons épineux qui griffaient les chevilles d’Atsumi. Elle découvrit un sentier et s’y avança en pressant le pas. Un peu plus loin se trouvait une clairière. Elle fit halte avant d’y arriver lorsqu’elle aperçut sur sa droite une sorte de borne. Elle sortit du sentier pour l’examiner. Il y avait des lettres gravées dans la pierre, mais elles étaient si érodées qu’elle ne pu les déchiffrer. Finalement, elle ferma les yeux, et les caressa du bout des doigts comme un aveugle déchiffrant un message en braille. Les lettres se dessinèrent sur l’écran noir de ses paupières, composant une phrase qui lui apparut auréolée d’une lueur bleue : VOYAGEUR, ICI COMMENCE LE ROYAUME DE ZEUS.
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Messagepar Arokiel » dim. août 20, 2006 8:55 pm

Salut Atsumi ! :D

Alors d'abord : :shock:

C'est la première fois que je lis un BG aussi long et aussi fouillé. Il y avait quelques coquilles dans le français que tu avais écris, mais ce n'était pas très grave et j'ai corrigé celles que j'ai pu remarquer. ;)

A part sa longueur :lol: , je n'ai rien à reprocher à ton bg^^.

Par contre j'aurais voulu savoir qui était jukluane ? Il est associé à ton compte sur le jeu et, au cas où tu ne le sais pas, les comptes multiples sont interdis, sauf cas très exceptionnels.

Je n'attends plus que ta réponse pour te valider. ;)

@bientôt !
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Messagepar atsumi » ven. août 25, 2006 3:54 pm

je ne connait pas cette personne :?: je suis sur le même ordinateur que koga qui est chevalier, mais il a arrêté de jouer à GW. non sincérement je ne connait pas ce perso...
à bientôt :D
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Messagepar Arokiel » ven. août 25, 2006 4:09 pm

Travailles-tu depuis le travail des fois ou bien utilises-tu une connexion AOL parfois ? Cela pourrait expliquer ceci... ;)
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Messagepar atsumi » sam. août 26, 2006 10:30 am

Je me connecte avec aol. Donc tout s'explique :)
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Messagepar Arokiel » sam. août 26, 2006 11:18 am

OKi ! C'est noté ^^.

Bon alors plus rien ne t'empêche de nous rejoindre sur notre forum : http://zeus-forum.forumactif.com

Et une fois que tu seras inscrite et que je t'aurai validée, je te conseille de lire ce topic en premier : http://zeus-forum.forumactif.com/viewtopic.forum?t=67 ;)

A bientôt chez nous ! :D

Et si tu as des problèmes et/ou des questions, n'hésite pas. ;)
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Messagepar atsumi » ven. sept. 01, 2006 10:39 am

je voulais vous dire que je n'ai pas les accès pour pouvoir poster un rp... :(
pouvez vous y remédier s'il vous plait? dites moi ce que je peux faire pour vous aider :wink:

merci d'avance
ATSUMI
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Messagepar Arokiel » ven. sept. 01, 2006 11:07 am

je voulais vous dire que je n'ai pas les accès pour pouvoir poster un rp... :(
pouvez vous y remédier s'il vous plait? dites moi ce que je peux faire pour vous aider :wink:

merci d'avance
ATSUMI
Honnêtement, je ne sais pas pourquoi. Tu es bien dans le groupe "Zeus" sur ce forum, et ce groupe donne les accès aux fora RP du ce même forum. Alors je ne comprends pas.

Cependant, j'ai pu remarquer que tu ne t'étais toujours pas inscrite sur notre forum privé, donc si tu parles de poster là bas, il faut d'abord que tu t'y inscrives. ;)
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