Mik-at

[mik-at]

-==- Illusion -==-

Tout est calme.
Il n'y a plus personne autour de moi.
J'ouvre les yeux.
C'est étrange. Tout est blanc. Je dois être mort.

- Eh ! Oh ?
Pas de réponse.
Le pays des anges me semble bien vide. Je regarde de tout côté.
* Mais qu’est ce que je fais là ? J’ai vécu toute ma vie en entendant toutes sortes de choses sur ce qui nous arrivait quand on mourait, que les dieux nous jugeaient, que l’on revoyait des proches … mais jamais, vraiment jamais, on ne m’avait dit qu’après la mort, il y avait … rien.

- Bonjour.
Je sursaute et je me retourne. Il y a quelqu'un. C'est une femme. Elle est très belle.
Elle me fait penser à certains contes que j’ai lus dans les livres du général ; une naïade, ces nymphes qui seraient censé habiter dans les sources. Sauf qu’il n’y a pas d’eau ici.
- Etes-tu celui qu'on attend ?
- Quoi ? Encore ?
- Tu n'es peut-être pas Lui.
- Ah ... Dis-je, pas convaincu.
- Si ce n'est pas toi, ton destin sera mêlé au sien. Ce jour-là, il faudra l'aider.
- Est-ce que vous pourriez m'expliquer ?! Et où est-ce qu'on se trouve ?
- Ici ? Nous sommes dans un endroit qui n’existe pas, un lieu qui n’existe pas, faute de meilleurs termes, tu peux imaginer que nous sommes dans tes rêves.
- Je ne suis pas mort ?
- Pas encore.
- Pour une fois, je suis content qu'on me dise que je ne suis pas encore prêt.
Si je ne suis pas mort qu'est-ce que je fais là ? Et qui êtes vous ?
- Je suis une messagère. Tu es là pour écouter. Il n’a pas été facile de te mener en ce lieu.
- Attendez ! Parce que c'était fait exprès que je me prenne un coup d'épée !?! Non, mais ça va pas ? Je ne devrais pas m’emporter mais la situation me semble si irréaliste.
- Ne discutes pas, nous n’avons pas beaucoup de temps. Tu vas devoir quitter ces terres et arpenter d'autres territoires. Tu feras de nombreuses expériences et tu vas rechercher tes semblables.
- Mes semblables ? Mais quels semblables ?
- Tu le sauras en temps utile. Tu les reconnaîtras.
- Je m'en serais douté de celle-là ...
- Pour le moment, il te faut repartir. Un guide t'indiqueras dans quel direction partir. La mort est proche de lui, maintenant. N'oublie pas.
- Attendez, attendez, … vous pourriez me dire tout ça clairement ? Et quel est votre nom ?
- Mon nom est lié à toi, à ton destin. Dans un langage ancien, il désigne le guide, la protection : Lanalé.
- Lanalé ... Répétais-je.

L'apparition commence à disparaître ainsi que ce monde tout blanc.
- Attendez ! Criais-je. Trop tard …
J'ai de nouveau l'impression de m'endormir. A la différence que cette fois-ci la douleur augmente au lieu de s’estomper. Ce n’est pas la seule chose qui grandit, le silence est peu à peu remplacé par un vacarme d'os brisé et d'épées qui s'entrechoquent.
Le visage de l'ange est remplacé par un celui d'un gros homme.
- Tiens bon, p'tit. J'vais te ramener au camp.
* 'Ans'lame' ...

[mik-at]

-==- Cérémonie -==-

Je rouvris les yeux pour de bon, deux jours plus tard.
Je me trouvais avec des centaines d'autres blessés.
Je regarde ma blessure, mais j'ai de la chance, on s'est occupé de moi.
J'essaie de savoir où en est la bataille et apparemment elle est finie depuis la veille.

Ans'lame vint me parler plus tard dans la journée. Il a une blessure au bras et à la jambe, mais fidèle à lui-même, il s'occupe des soldats.
- Et ben, tu as eu de la chance. Que le gars n'est pas tapé plus fort. Que je sois tombé sur toi. Et que le soigneur est réussi son coup pour une fois. Tu es plutôt verni.
- Oui, apparemment. Lui dis-je tout en repensant à l'étrange apparition. Quel est le résultat de la bataille ?
- Elle est finie. Nous avons réussi à les vaincre. La stratégie du Général a fonctionné. Leurs chefs ont été tués et la plupart de leurs soldats se sont rendus.
Il reste bien ici ou là quelques résistances mais ce sera vite réglé. Par contre ...
Il s'interrompt.
- Quoi ?
- Le général a été blessé, ... mortellement, lors de l’assaut contre leurs chefs. Il était encore en vie ce matin. Maintenant, c'est fini pour lui.
Nous restons un moment silencieux. Il reprend :
- Dans le cas où il se ferait tué, il m'avait remis un message pour toi.


Je l'ouvre, l'encre n'est pas encore sèche à certains endroits, on dirait qu'on vient de l'écrire.
« Si Ans'lame t'a remis cette lettre, c'est que la bataille est terminée pour moi.
Cette lettre constituera mon dernier enseignement. Des choses que tu attends de savoir depuis longtemps.
Lorsque je t'ai amené, j'ai ressenti ton potentiel, mais tu étais encore trop jeune.
Je sais que tu as déjà remarqué cette étrange sensation que tu ressentais au combat et dont nous avions commencé à parler une fois.
Peu de guerriers la connaissent, et encore moins savent l'utiliser.
Son explication … Y en a t il seulement une ? Pour bien t’expliquer les choses, je vais revenir à son origine.
Les livres, les mythes, les contes que tu as pu lire, certains sont pures fantaisies de leur auteur, d’autres sont des déformations de la vérité mais les autres sont de véritables histoires.
Les dieux agissent énormément dans notre monde, plus directement bien entendu. De nombreux combats sont livrés en leur nom. Une petite catégorie de guerriers disposant de ce potentiel sert directement les différents dieux de nos contrées. Durant longtemps, ils furent peu nombreux. Puis les dieux décidèrent de s’affronter afin d’étendre leur pouvoir, les guerriers commencèrent à se faire de plus en plus nombreux … »

J’interromps ici ma lecture, me remémorant les étranges guerriers de ma jeunesse. Je me demande alors quel part de hasard il y avait à leur passage dans mon village …

« … à arpenter le monde. Tu fais parti de ces guerriers.
Comment je le sais ? J’ai eu l’occasion de côtoyer l’un d’entre eux assez longtemps. Il me confiât différents de ses secrets au cas où ma route croiserait un guerrier des dieux à former. Peut-être savait-il que nous nous rencontrions ? Ce n’est pas impossible.
Je t’ai maintenant appris ce que tu devais savoir. Il faudra te rendre dans les montagnes d’Imshra si tu désires en savoir plus. Comme je connais ta curiosité, je ne doute pas que tu te mettras en route dès que tu le pourras.
Il te faudra faire attention : sans l’enseignement approprié, tu seras un adversaire facile pour ce genre de combattant. Dans le camp, tu étais en sécurité grâce au nombre de soldats mais désormais, tu seras seul et tu n’es pas prêt à les affronter.
A Imshra, tu retrouveras un ancien guerrier qui a décidé de se retirer dans un temple, au pied du pic d’Edehrn. Je pense qu’il pourra te former sinon t’aider.
Je termine cette lettre en te souhaitant bonne chance dans ta quête.
Tu seras libéré de tes obligations militaires après la bataille. Demande-le à mon successeur, il sera au courant.»

Il me faut du temps pour assimiler tout ce que je viens de lire … les dieux, les guerriers, l’énergie, … Je voulais des réponses, j’en ai eu mais elles me font me poser autant de questions qu’avant. Je relis la lettre une seconde fois puis de nombreuses autres fois. Je finis par la poser et commence à réfléchir longuement à la situation.


Après plusieurs jours, je suis enfin assez rétabli pour pouvoir partir. Le général avait raison : je vais me rendre en Imshra, même si le chemin est long, car je veux savoir !

Je cherche Ans’lame pour le saluer avant de partir car je ne l’ai pas revu depuis qu’il m’a remis la lettre. Je finis par le retrouver là où je m’y attendais le moins. C’était donc cela ! Et maintenant, cela me semble si logique. Le successeur ... Le voici donc Général. Je m’approche et le salue.
- Bon sang ! Mais je ne vous ai pas demandé ça ! Allez me chercher votre responsable, soldat !
Salut p’tit ! Plus en forme ?
- De nouvelles responsabilités ?
- Tu parles ! C’est un vrai désastre ! C’est censé être des aides de camp, mais ils servent à rien.
Connaissant Ans’lame, je me doute que la situation est moins pénible qu’il ne le dit.
- Je vais partir.
- J m’en doutais. Le Général te connaissait bien. Tout est déjà prêt. Y reste plus que le ridicule cérémonial : Soldat, votre Patrie est fière de vous. Vous êtes libéré de l’armée Spartiate.
Et voilà ! Ah Ah Ah !
Tu peux garder l’équipement et l’épée, je t’en fais cadeau. Que mon nouveau rang serve à quelque chose.
Je le remercie, nous nous saluons et je commence à partir.
- Eh !
Je me retourne.
- Bonne chance ! dit-il en me jetant une bouteille.
- Pour les jours de grand froid ! me crie-il en souriant.

[mik-at]

-==- Des lieues et des lieues -==-

Cela fait maintenant une semaine que je suis parti du camp. Je marche toute la journée et m’arrête camper pour la nuit. Ce voyage me rappelle celui que j’avais commencé plusieurs années auparavant, après avoir quitté mon village natal. Sauf que la chasse ne me pose plus de problème …
Ces deux ans d’entraînement m’ont été très utiles. Je m’en rends compte maintenant, le passage dans le camp m’a changé. Je suis un peu plus sûr de moi, je connais plus de choses. Pourtant les propos de la lettre m’ont paradoxalement rendu plus prudent : par précaution, je me cache à chaque fois que je vais rencontrer un groupe de voyageurs.
Mes haltes dans les villages sont très rapides. J’arrive le soir, je me trouve un endroit où dormir. Et je repars le lendemain après avoir acheté quelques vivres au premier marchand qui ouvre.
Ma progression vers les monts d’Imshra se poursuit ainsi durant un long mois.
Je finis par arriver en vue des monts. Les bourgades se font de plus en plus rare, mais je ne m’inquiète pas pour cela : la chasse et les vivres que j’ai acheté me suffisent et je sais que je pourrais me ravitailler et m’équiper à Haugtiad, « la ville accrochée aux montagnes ».
Cette ville est très célèbre pour son emplacement : une ville très éloignée mais pourtant très active et prospère car au centre de trois routes commerciales.
Arrivé à destination, je changeais mes habitudes en arrivant en milieu de matinée. Avoir une quête ne devait pas m’empêcher de faire un peu de tourisme …
Je ne suis pas là pour acheter des souvenirs mais je ne peux m’empêcher d’admirer le travail des artisans. Après une heure à flâner, je rentre dans un magasin afin de m’équiper pour arriver jusqu’au pic d’Edhern. J’en profite pour me renseigner sur le temple.
- Là-haut, oula mon gars ! Mais il n’y a plus personne depuis bien longtemps. Les prêtres ont quittés le temple depuis bien longtemps ! Et pourquoi tu voudrais t’enfermer là-haut ? Tu as l’air d’un soldat en pleine forme !
- J’étais un soldat …
- ah, un déserteur ?
- non, je …
- boah, de toute façon, ça ne me regarde pas … mais juste pour te prévenir. C’est mal vu ici.
Comprenant à peine comment on était arrivé à cette discussion absurde, je décidais de ne pas insister et de le laisser à ces divagations.
- Bon, je dois retrouver un guerrier qui se trouve dans le temple.
- Un guerrier ? Un autre comme toi ?
* Mais c’est pas vrai !
- Non, il est beaucoup plus âgé et il a du venir ici il y a plusieurs années.
- Un guerrier, il y a plusieurs années ? … ah oui, je me rappelle … un drôle de bonhomme. Il s’était arrêté une nuit dans l’auberge de ma sœur – c’est l’auberge à la sortie de la ville – il avait posé plein de questions sur le temple, puis il était parti le lendemain dans sa direction.
Et on ne l’a jamais vu redescendre… à mon avis, il n’est jamais arrivé jusque là-haut, trop vieux.
- Personne n’est jamais allé vérifier.
- Oulah ! Mais t’as pas compris, c’est un coin complètement perdu. Jamais personne n’y vas. Avant, oui, quand il y avait les prêtres, mais ça fait 10 ans qu’ils l’ont abandonné car c’était devenu trop dangereux. Le temple, il ne doit rester que des ruines.
- Pas forcément. De toute façon, je ne suis pas arrivé jusqu’ici pour repartir. Allez, je vous prends tout ça.
- Bon, vous faites ce que vous voulez, mais c’est du suicide : la saison des grands froids arrive et vous n’aurez pas le temps de redescendre si vous arrivez là-haut. Vous savez, vous pouvez fuir ailleurs que jusque là-haut.
* Et il recommence.
- Merci, mais ce sont mes affaires. J’ouvre la porte pour sortir.
- Je ne fais que vous prévenir ! me lance-t-il au moment où la porte se ferme.
* Ah ! Qu’est ce qu’il était fatiguant. Bon, au moins, il m’aura renseigné.
Je m’aperçois que la journée est bien avancé désormais, la nuit ne devrait pas tarder à tomber d’ailleurs.

*Bon, il faut trouver une auberge maintenant …
Ah, ben, je sais où je vais en trouver une …

[mik-at]

-==- Ascension -==-

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[mik-at]

De retour.
Désolé Daelon. Tu n'auras pas vu la fin...

[mik-at]

-==- Ascension -==-


Une bonne nuit de sommeil après, me voilà fin prêt. L’auberge, n’était pas trop mal, et la sœur moins fatigante que son frère. Par chance, il n’était pas venu m’ennuyer dans la soirée.
Je prends un repas rapide et commence ma montée.


Cela fait maintenant plus de 10 heures que je monte. Ca commence à m’inquiéter : J’ai beau avancer, la ville me semble toujours aussi proche, cela sera moins facile que ce que je pensais.
Les paroles du marchand de la veille me reviennent en mémoire :
*… Et on ne l’a jamais vu redescendre … à mon avis, il n’est jamais arrivé jusque là-haut, trop vieux.
… la saison des grands froids arrive et vous n’aurez pas le temps de redescendre …
Bon, si je ne me dépêche pas un peu, je vais être obligé de redescendre et d’attendre plusieurs mois que le temps le permette.


J’accélère le mouvement mais c’est difficile. J’arrive à un col, une fois que je l’aurais franchi, je ne verrais plus la ville.
…
Cette fois-ci, c’est pour de bon : plus personne. Il ne reste plus qu’à avancer.

… …

Une semaine que j’avance. Il fait de plus en plus froid. Comme plus personne ne passe par ici, le chemin n’est plus entretenu et je l’ai déjà quitté plusieurs fois. J’ai du perdre au moins 2 jours avec ces détours.

… … …

Depuis hier, il a commencé à neiger. La progression est vraiment de plus en plus difficile. J’ai beau mettre préparer à affronter la neige, elle se révèle être un adversaire sournois. Le froid passe quand même à travers les couches de vêtements.
Plus question de chasser il ne me reste plus que les provisions de mon sac.

… … …

Ca fait maintenant un jour que je me suis abrité dans cette grotte. Heureusement, il n’y avait pas de bête. Et malheureusement … ça m’aurait apporté de la viande.

… … …

Trois jours que je suis dans cette grotte maintenant, je me sens de plus en plus inquiet. Plus question de redescendre. Il faut absolument que j’atteigne le temple.
D’après mes calculs, il doit me rester moins d’une journée de marche. Il ne reste plus qu’attendre une accalmie.

…
Le lendemain matin au réveil, je remarque de suite que quelque chose est différent : le vent, il n’y a plus de vent !
Ca s’est calmé ! Je prends une rapide collation, attrape mes affaires et sort rapidement dehors. Plus de vent mais le ciel est complètement couvert : le calme avant la tempête.
Vite, il faut que je me dépêche. Je fonce, mais…
Vers où ?
Effectivement : le paysage a complètement changé en 3 jours. Impossible de dire par où je suis arrivé.
Le soleil n’est même pas visible.
Je fais une rapide évaluation … quelques mousses sur des rochers …
J’avançais vers le Sud depuis le début … je vais essayer dans cette direction…
Je commence à avancer et je m’enfonce jusqu’au genoux : la marche est encore plus difficile maintenant.

…

Le soir même : j’avance et je n’ai pas trouvé de refuge.
Et je sens que si je m’arrête pour la nuit, ce sera définitif.
Le vent à recommencé à se lever dans l’après midi. Il me glace les os.
Et depuis peu la neige l’accompagne.
Cette fois, c’est pour de bon, l’hiver est là il va recouvrir complètement les montagnes. Il faut que j’arrive au monastère !
Chaque pas que je fais est pire que le précédent.
Aie ! Je viens de me cogner contre un arbre.
Non ! C’est un panneau. Le temple n’est plus loin !!
Je redouble d’effort.
C’est une impression certainement mais j’ai le sentiment que le vent à a forci depuis que je me suis cogné.
J’avance mais je ne vois plus où je vais.
Et tout à coup, sous la neige, je le sens bien : sous mes pieds, des dalles. Je dois me trouver dans la cour du monastère.
Et effectivement, en levant les yeux, à travers le blizzard, une grande masse sombre se trouve devant moi.
Ca y est, je viens de trouver la porte.
Elle résiste mais je finis par réussir à l’ouvrir. Je rentre aussi vite que je peux et la referme, laissant la tempête derrière.
Le souffle du vent sous la porte me fait penser au souffle d’une bête féroce qui vient de perdre une proie.


J’avance un peu dans le couloir, la porte du fond est ouverte.
* Qu’est ce que je fais là ?
Le froid m’a un peu engourdi les idées. Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits
* C’est quoi cette pièce ?
Ah, la grande salle.
.Un fauteuil devant la cheminée, quelqu’un sur le fauteuil. Il me tourne le dos.
- Excusez-moi.
Pas de réponse.
- Euh. Monsieur ? Maître ?
Il doit dormir, je le touche … et je comprends.
Il ne me répondra pas ni a moi, ni a personne.

Je remarque que la cheminée est éteinte. J’ai si froid que je ne m’en étais même pas rendu compte. Le feu est éteint depuis longtemps. Et les os de ce guerrier n’ont plus besoin de chaleur.

Tout ce chemin pour rien !
De rage et de désespoir, je commence à taper dans les meubles.
Tandis qu’au dehors, le vent souffle de plus belle.

Je suis coincé ici … seul …

[mik-at]

-==- Découverte -==-

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[Argos]

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