Ealnaya - Ange rebelle [En cours]

Présentation du Roi de l'Olympe et de ses Anges.

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Ealnaya
Élève
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Inscription : jeu. mars 05, 2020 11:43 pm

Ealnaya - Ange rebelle [En cours]

Message par Ealnaya »

La vie dans Mycènes pouvait être idyllique. Au fil du temps, la cité était devenue un centre rayonnant d'éducation, de culture et de commerce. Elle ne cessait de se développer et offrait à l'élite de ses habitants une vie digne des dieux. Des nourritures exotiques, des atours luxueux et des maîtres de toutes les professions et arts connus qui ne désiraient que partager leurs lumières.

Ealnaya faisait partie de cette élite privilégiée. Elle était la fille unique de Syrio Mipal, l'un des plus riches marchands de la ville ; et avait toujours eu accès aux plus fines soieries, à l'artisanat le plus exquis et aux tuteurs les plus renommés. Une vie de rêve, mais dont elle ne parvenait pas à se satisfaire. Elle cherchait toujours plus de sensations et de frissons. À 16 ans, elle avait déjà bravé tous les interdits que son père avait pu lui inventer et son esprit libre ne cessait de chercher de nouvelles barrières à abattre.

"Cours !" Lança Markos en accélérant encore.

Riante, Ealnaya lança un regard par-dessus son épaule pour observer les gardes patauds qui tentaient de les rattraper. Ils étaient bien trop lents pour inquiéter la jeune fille. De plus, la ruelle étroite et encombrée de détritus avantageait les silhouettes réduites du jeune duo.

"C'est ça que vous voulez ?" Cria-t-elle en brandissant une bourse débordant de pièces d'or, le fruit de leur dernier larcin.

Insouciante, elle prit le luxe de ralentir pour piocher une large poignée de pièces et la jeter derrière elle. L'argent ne représentait rien à ses yeux. Le juron étouffé que laissa échapper son camarade montrait qu'il ne semblait pas partager la même philosophie...
À l'exception d'un sergent déterminé, qui joua des coudes pour se frayer un passage, la masse des poursuivants se rua sur le trésor et abandonna la chasse.

"Oups... En voilà un plus tenace que les autres." Le ton espiègle trahissait une excitation grandissante. Après une dernière grimace, elle reprit sa course, esquivant les obstacles avec l'agilité d'un chat.

"Naya ! Ici !"

Markos avait marqué une pause dans une ruelle adjacente. Il était adossé à une pile de caisses en équilibre précaire et attendait le passage de son amie pour les renverser dans le passage. Après un dérapage et une roulade dramatique mais complètement inutile, Ealnaya passa devant Markos. Levant les yeux au ciel, ce dernier lâcha un soupir avant de donner libre cours à sa force. Le fracas du bois contre le pavé eu du mal à couvrir les jurons du soldat. La traque était terminée.

"Tu n'es pas drôle ! Pour une fois qu'on en avait un capable de courir ! On aurait pu l'entraîner dans le vieux port. J'aurais bien aimé le voir sauter entre les pontons !"

"Pour qu'il tombe et qu'il se noie avec son armure ? Non merci !" Le ton du jeune homme et sa mine renfrognée indiquaient qu'il ne partageait pas l'enthousiasme de sa camarade. Ealnaya remarqua son humeur sombre et se glissa prés de lui avec un sourire doux.

"Oh ? Tu fais la tête ? C'est pour la poignée de pièces ? Ne t'inquiète pas, je te donne ma part."

"Tu me donnes toujours ta part..." Dit-il l'air géné. "Tout ceci n'est qu'un jeu pour toi. Pour moi... C'est une question de vie ou de mort."

En termes de statut social, Markos était le contraire absolu d'Ealnaya. Il n'était pas né dans des draps de soie, mais presque littéralement dans un caniveau des bas quartiers de la ville. La rapine était le seul moyen de subsistance pour lui et sa famille. Un échec pouvait avoir de terribles conséquences. La famine ou... une main coupée.
Leur rencontre aurait été presque impossible. Ils vivaient dans deux mondes complètement différents. C'est lors d'une incursion nocturne de Markos dans l'un des domaines de Syrio Mipal qu'Ealnaya l'avait aperçu pour la première fois. Sans aucune hésitation, elle l'avait cachée dans sa chambre tandis que les gardes retournaient toute la maisonnée à sa recherche. Lorsqu'ils ouvrirent sa porte, Ealnaya s'était changée dans la tenue de nuit la plus indécente que possédait sa garde-robe. Elle hurla à l'outrage et les gardes s'éclipsèrent en balbutiant des excuses.
Ils discutèrent presque tout le reste de la nuit, échangeant secrets et promesses, tandis que Markos faisait de son mieux pour empêcher son regard d'errer trop souvent sur la tenue légère de sa sauveuse. Quand il quitta finalement le domaine, il savait qu'il ne souhaitait que la revoir et ils se revirent de nombreuses fois.

"Pardonne moi." Se hissant sur la pointe des pieds, elle déposa un baiser tendre sur les lèvres de Markos. Oubliant son amertume, il l'enlaça et l'embrassa avec fougue, arrachant un cri de surprise ravi à la jeune fille.

Deux années passèrent ainsi et leur lien ne cessa de se renforcer. Mille fois, Ealnaya avait été interdite de revoir Markos et elle fut punie mille fois pour avoir désobéis. Aucune menace n'était assez forte pour l'empêcher de faire le mur.
Le jeune couple se retrouvait régulièrement à la faveur de la nuit pour reprendre leurs escapades clandestines ou simplement profiter de la présence de l'autre.

La grande peste qui frappa la ville au plus fort de l'hiver ne se priva pas de détruire leur bonheur fragile. La vie était difficile dans les bas quartiers, mais la maladie et la famine qui suivit la rendirent presque impossible.
Ealnaya et Markos firent de leur mieux pour apaiser les souffrances des nécessiteux. Ils rivalisèrent d'audace et d'ingéniosité dans leurs vols pour apporter argent, vivres et médicaments. Le désespoir les poussa à prendre des risques inconsidéré et, plusieurs fois, Ealnaya fut forcée de se rendre pour permettre à Markos de s'échapper. Elle savait que son père serait prêt à payer pour lui éviter le châtiment des voleurs.
La patience et la fortune de Syrio Mipal semblaient pourtant avoir leurs propres limites. Le châtiment ne fut pas évité. Uniquement réduit. Une peine de prison de douze jours la première fois. Dix coups de fouets pour la seconde fois. Ensuite, le père d'Ealnaya jura, avec une voix brisée, qu'il n'interviendrait plus.

"C'est de ma faute..." Commença Markos d'une voix coupable alors qu'il passait un onguent sur le dos ensanglanté de sa compagne. "Tu restes derrière pour que je puisse m'enfuir ! Comment est-ce que je pourrais être plus lâche ?"

"Nous en avons déjà parlé, mon amour..." Ealnaya tachait de contrôler sa voix pour ne pas laisser transparaître la douleur qui l'accablait mais il la connaissait trop bien. "Ils n'auraient eu aucune clémence pour toi. Ils auraient pris tes mains... Au mieux..."

"Il n'y aura plus aucune clémence pour toi non plus."

"Mon père... Il a dit ça pour me faire peur. Pour que je rentre dans le rang." Elle détourna cependant la tête pour éviter que Markos ne lise les doutes qu'elle ressentait.

"Un risque que je ne prendrais pas."

Pas un mot de plus ne fut échangé cette nuit-là. Caresses et baisers suffisaient pour exprimer leurs tendresses et pensées inquiètes.
Tous les Anges ne sont pas bons...
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